Carnet

Partager sur :
Vue 36 fois
27 avril 2023
Michel Hubert (1952 IGREF)

Décès - Michel Hubert (IGPEF52)

Est décédé le 16 avril 2023.

Michel HUBERT (1926-2023)

Michel HUBERT est né à Anet le 11 novembre 1926 dans la maison familiale.  Il y habite et grandit jusqu’au début de ses études secondaires. Enfant, il rêvait d’être jardinier quand il serait grand ; son goût pour la nature et le monde vivant a été encouragé par un professeur de sciences naturelles de Dreux. Il s’oriente vers l’Institut national agronomique (Paris) qu’il intègre en 1948, puis l’Ecole nationale des eaux et Forêts (Nancy) en 1952.

En 1953, il se spécialise en forêt tropicale (école de Nogent sur Marne) et part en service au Congo (Brazzaville) puis au Gabon (Libreville). Il y change d’affectation tous les six mois alternant des missions forestières au sens strict (graines, inventaire, sylviculture) et des missions sur la faune ou la chasse. Il va créer des piscicultures pour la production de tilapia (perche du Nil) afin d’améliorer l’alimentation des habitants de la forêt qui manquaient de protéines.

Revenu en France après l’indépendance du Gabon, en 1964, Il entre à l’Association technique de vulgarisation forestière (ATVF) qui devient peu après l’Institut pour le développement forestier où il terminera sa carrière après avoir abordé les différentes sylvicultures adaptées à la propriété privée. L’intuition de Monsieur Allouard, fondateur de l’ATVF, était que pour que les propriétaires forestiers gèrent mieux leur forêt, il fallait qu’ils s’impliquent eux-mêmes dans les études et les recherches. Le rôle des ingénieurs était de les aider à structurer, organiser et analyser les résultats de leurs travaux. Michel Hubert en était également convaincu. Il contribue donc dès le démarrage de L’ATVF à la création de groupes de travail originaux mêlant des scientifiques et des propriétaires forestiers, ces groupes étaient soit thématiques (merisier, peuplier, …) soit territoriaux :  ce sont les nombreux centres d’études techniques et d’expérimentations forestières (Cetef) qu’il animait et qui existent encore aujourd’hui. Il fut successivement spécialiste de la sylviculture du peuplier (très présente dans l’Oise), puis des feuillus précieux (noyer, merisier, frênes, érables…), avant d’élargir son expertise à la gestion des peuplements de feuillus et forêts de chêne. Après avoir longtemps prôné le balivage, il devient un des premiers promoteurs de la « sylviculture à couvert continu ». Il s’engagea un temps dans l’association Prosylva pour une sylviculture respectueuse de la nature.  Sa préoccupation majeure était de limiter l’investissement initial du propriétaire dans sa forêt en améliorant ou valorisant au mieux le peuplement en place, afin d’en réduire le coût et les aléas dus à des transformations radicales.

Il a fait le choix délibéré de rester fidèle à sa vocation d’ingénieur de terrain. Il a ainsi contribué à faire naître puis structurer le conseil en forêt privée.  C’était un pédagogue, et un expérimentateur. Pour diffuser les informations, il a beaucoup écrit dans des revues techniques et de très nombreux ouvrages sur les différents feuillus précieux et les techniques sylvicoles. « Mes bois mode d'emploi, ... », destinés aux « petits » propriétaires forestiers, est son ouvrage de référence. Il a également formé, en forêt de très nombreux propriétaires forestiers privés mais aussi des étudiants (ENGREF, ENITEF, ISAB, …). Les très nombreux témoignages reçus par ses enfants, montrent que « nous avons perdu un grand sylviculteur, un grand pédagogue de terrain et un homme simple et attachant, cultivant non seulement les forêts mais aussi le bon sens », comme l’exprime très bien l’un de ces témoignages.

Il était membre correspondant de l’Académie d’agriculture de France depuis 1974.
Il était officier du Mérite agricole.

Il s’est éteint dans sa 97e année entouré par sa famille. Les obsèques ont eu lieu le vendredi 21 avril en l’église d’ANET (Eure-et-Loir) et il repose désormais dans le cimetière d’Anet.

 

                                                                                   Claire et Louis HUBERT, le 23 avril 2023           



Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.